Mardi 3 juillet 2007 - Condom - Montréal du Gers 26,100 Km Une pharmacienne m’ayant conseillé une pommade pour mes ampoules… J’ai donc supprimé les pansements pour cette fameuse crème… Erreur ! Car à mi-parcours la situation devient insupportable. C’est en me traînant que nous arrivons à l’entrée de Montréal. Là, nous décidons de prendre une journée de repos. Le gîte municipal qui est le moins cher du village est à 2 Km . . Tant bien que mal nous y allons. Grosse surprise. Le gîte se trouve au cœur d’un site de fouilles archéologique de l’époque Gallo-Romaine. A l’instant même où nous arrivons au guichet d’entrée la pluie se met à tomber. Aimablement la guichetière nous fait entrer dans sa cabane. La pluie ayant cessé, nous rejoignons le gîte, une ancienne construction entourée de mosaïques et autres vestiges… Le temps étant à la pluie nous nous contentons de rester au gîte… Pour cette raison, il n’y a que quelques visiteurs sur le site. |
Mercredi 4 juillet 2007 - Repos à Montréal du Gers Ciel gris, pas de pluie et reposés après une bonne nuit au cours de laquelle nous n’avons pas eu la visite des fantômes romains, nous pouvons visiter le site sous la conduite d’une guide vêtue d’époque… Et voila qu’arrivent Tamara, ses enfants et Samuel, un pèlerin qui les a aidé à réparer une roue de la poussette dont le pneu à éclaté. Il est allé au village voisin en stop acheter un pneu neuf… Il n'y aura pas d'autres pèlerins cette nuit. |
Jeudi 5 juillet 2007 - Montréal du Gers - Nogaro 38,790 Km La plus longue étape depuis notre départ. Nous arrivons à Nogaro, connu pour son circuit automobile. Il y a la, un gîte qui permet de planter des tentes à coté. Nous avons eu un contact téléphonique avec Yvette rentrée à Lyon. Elle nous propose de tenter de se procurer auprès de sa pharmacie la fameuse mousse-éponge dont on nous avait parlé au Puy et présentée comme la solution à tous problème d’ampoules… Elle nous l’enverra en poste restante à Bayonne. D’ici la, il faudra tenir ! |
Vendredi 6 juillet 2007 - Nogaro - Aire sur l'Adour 22,620 Km Etape courte. Mes pieds me remercient ! A Aire sur l’Adour, nous nous installons au camping. Après repos nous faisons un tour en ville. A la Cathédrale, il y a un accueil pèlerins sympathique. A 18h le prêtre bénira les pèlerins présents. |
Samedi 7 juillet 2007 - Aire sur l'Adour - Arzaq 30,780 Km Une belle journée ensoleillée et de belles montées. Deux ou trois jours sans pluie et mes blessures arrivent à sécher et donc j’ai moins mal ! Pour la première fois nous rencontrons une pèlerine de Lyon. Sitôt entrés dans Arzac, sans que nous demandions rien, on nous indique le gîte qui fait également camping. Il fait beau, nous préférons la tente. Plusieurs tentes d’un groupe de jeunes en colo sont installées. Nous y retrouvons Tamara, les enfants et d’autres pèlerins connus. Dans la nuit nous sommes réveillés par un violent orage. Les jeunes hébergés sous les tentes se réfugient dans les bâtiments, nous, comme nous en avons l’habitude on range nos affaire et je suis obligé de sortir pour arrimer la tente car les piquets ont été arrachés… Ca fini par se calmer et la nuit se passe. |
Dimanche 8 juillet 2007 - Arzaq - Arthez en Béarn 24,520 Km Ce matin, il pleut. Cela ne cessera qu’à notre arrivée à Arthez. Il y a plusieurs gîtes dans cette ville. En passant devant celui qui est bien nommé « LA BOULANGERIE » nous apercevons Tamara installée au bar de la cour. Le patron, le boulanger du village, nous offre deux tournées de bière. Nous nous installons dans l’ancienne demeure du boulanger. Meublée et équipée comme si il y habitait encore. Tamara se propose de préparer le dîner. Ce qu’elle fait admirablement. Pour l’occasion nous ouvrons une bouteille de vin. Voila longtemps que nous ne goûtions plus de ce breuvage. Ce soir nous découvrons une Tamara cuisinière, musicienne et chanteuse. Une soirée mémorable. Ce sera une soirée d’adieu car nous, demain nous bifurquerons en direction de l’Atlantique. Elle, elle continuera plein sud vers les Pyrénées. Nous allons tous à St Jacques mais par des chemins différents. Peut-être nous retrouverons nous là-bas… De toute façon, c’est sur, nous nous reverrons à Zurich ou à Lyon. C’est aujourd’hui une AMIE. |
Lundi 9 juillet 2007 - Arthez en Béarn - Lahontan 37,430 Km Nous quittons la Via Podensis, le chemin qui relie Le Puy à St Jean Pied de Port et se pronlonge jusqu’à Santiago par le Camino Frances. Nous avons préféré suivre le Camino del Norte qui est le chemin qui suit la côte du nord de l’Espagne. Connu pour être plus technique, plus difficile que l’autre mais il y aura moins de monde. Nous voici donc partis plein ouest en direction de l’Atlantique. Le terrain est très vallonné. Nous longeons la route. De nombreux automobilistes nous klaxonne et nous saluent. C’est sympa. Ni camping, ni gîte, ni même un espace ou nous pourrions planter nôtre tente… Nous traversons Lahontan et aurions bien envie de nous arrêter. Sur les conseils d’une habitante, nous allons voir le Maire. Celui-ci nous autorise à nous installer au stade municipal. Un couple, ancien pèlerins, nous invite à passer les voir demain matin pour déjeuner chez eux. Nous plantons notre tente sur une pelouse du stade. A peine installés que la pluie se met à tomber… Nous n’en finirons jamais ! |
Mardi 10 juillet 2007 - Lahontan - Urt 36,700 Km Au petit matin nous nous rendons chez ces gens qui nous avait invité pour le petit déjeuner. En chemin, une autre dame nous invite également à boire un café. Nous refusons en expliquant que nous sommes attendus. Nous recevrons chez ce couple un accueil très chaleureux. Bien entendu, nous parlerons pèlerinage… En partant nous n’oublions pas le melon de leur jardin qu’ils nous ont offert... En chemin, à Peyrorade, un cycliste s’arrête pour nous saluer. Il revient d’un long périple en Espagne. Le 1 septembre, il partira de Séville à pieds pour Santiago. Peut-être nous croiserons nous sur la Via de la plata ? A notre entrée dans Urt, pluie et vent nous surprennent. Nous nous rendons au camping ECHE ZAHAR (Nous sommes au Pays Basque), Béatrice et Robert nous accueillent gentiment et nous proposent, pour le prix d’un simple emplacement, en raison de la pluie, une grande tente déjà installée. Nous y serons très à l’aise pour cette soirée pluvieuse. |
Mercredi 11 juillet 2007 - Urt - Bayonne-Anglet 30,250 Km Départ très difficile. Mes pieds sont truffés d’ampoules énormes. Certaines saignent et sont très profondes. Nous nous trompons de chemins. Il ne reste plus qu’à faire demi tour. Etape de route sans aucun intérêt. Pluie par intermittence, chaussée mouillée, voitures et camions qui nous frôlent dangereusement, sans compter que mes pieds avec le retour le l’humidité me font de nouveau souffrir m’obligeant à de nombreuse pauses. L’entrée de Bayonne est en travaux. Chaussée rétrécie très dangereuse pour les piétons que nous sommes. Le plus urgent est de nous rendre à la poste centrale qui se trouve en fait loin du centre ville ou nous attend le colis avec la fameuse éponge envoyé par Yvette. Sitôt récupéré, nous nous mettons à l’abri sous un porche pour mettre à mes pieds ce nouveau remède. Nous allons à la Cathédrale rencontrer les gens de l’association locale des Amis de St Jacques. Nous avons confirmation qu’il n’y a pas d’hébergement possible ici. Sous un ciel toujours menaçant, nous reprenons le chemin. A la Sortie de la ville, à Anglet, nous trouvons un Camping. Et comme il pleut, nous préparons notre repas sous la tente. |
Jeudi 12 juillet 2007 - Bayonne-Anglet - Urrugne 23,530 Km Ce matin, il fait beau. Ce matin, il fait beau. Et mes pieds ? Les plaies me font encore un peu mal. Mais aucune douleur due aux contacts et frottements avec les chaussures. Il avaient bien raison ces jeunes du Puy… C’est le cas de le dire : Ca marche… Et ça marchera jusqu’au bout de nôtre pèlerinage. Je n’aurai plus le moindre soucis avec mes pieds ! Six semaines de souffrances qui seront vite oubliées. Aujourd’hui encore, en écrivant ces lignes, je me demande ou j’ai pu trouver la force et la volonté de supporter ces douleurs et de ne pas abandonner ! Certains diront que St Jacques y est pour quelque chose ! Moi, plus prudent je dirai que « C’est le chemin »… Ce chemin dont maintenant nous faisons partie. Nous ne sommes plus SUR le chemin… Mais DANS le chemin ! Si ce chemin continue d’exister après tant de siècles, c’est bien qu’il n’est pas comme les autres… Nous apercevons pour la première fois l’Atlantique. C’est près d’un plan d’eau que nous trouverons un camping. Demain nous entrerons en Espagne… |
Vendredi 13 juillet 2007 - Urrugne - Irun (Espagne) 12,900 Km Nous décidons de rester sur la RN10 afin d’arriver au plus tôt à Endaye. Nous évitons le centre ville pour entrer en Espagne. Le passage d’un pays à l’autre se fait par le pont bien nommé « PONT SAINT JACQUES ». Un pont qui se franchit sans aucune formalité. Pas de police ni de douane, d’un coté comme de l’autre. Une fois de l’autre coté, on se rend bien compte du changement… Dans cette ville animée à quelques pas de la France, on y parle Espagnol, (Nous n’avons pas beaucoup entendu parler Basque ici), les magasins ne ferment plus à midi mais à 14h… Nous cherchons et trouvons rapidement l’ Albergue de peregrinos (C’est ainsi que se nomment partout en Espagne les auberges réservées aux pèlerins). A 16 heures, nous sommes chaleureusement accueillis par Félix, l’hospitalier bénévole. Comme très souvent ici, il n’y a pas de prix fixé pour l’hébergement c’est « donativo », chacun donne selon ses moyens. Généralement on nous invite à payer au moins 3 euros pour la nuit et par personne. Pour ce modeste prix, le pèlerin à un lit, accès aux sanitaires et douches souvent chaudes mais parfois froides, ainsi qu’à un coin cuisine ou il peut souvent préparer son repas. Ce soir là, nous serons 16 pèlerins dont 4 français, une Allemande et une Suisse. Les autres tous de différentes régions d’Espagne. Tous, sauf nous, commençaient ici leur pèlerinage… |